« Une poussée de fièvre créatrice semble s’épandre sur les documents de la dynastie Han. La difficulté de les dater avec précision et l’éclatement géographique de la bureaucratie ne permettent pas d’avoir une vue très précise de l’évolution graphique et de ses auteurs, mais il est possible d’observer comment le caoshu ou écriture cursive s’est généré et comment il s’est apprécié…
Cao doit se prononcer ts’ao, si possible avec une brève expiration sur le a. C’ est originellement de l’herbe, un tas d’herbe même, une terre en friche, accessoirement. D’où un deuxième sens : rustique, grossier, lequel induit que, parlant d’un écrit, il s’agit d’une ébauche, d’un document familier et non présentable ; l’expression « style d’herbe », qui a peut-être fait rêver quelques commentateurs du temps de l’Art nouveau, est donc à jeter dans la même corbeille que « papier de riz » et « pinceau de loup ». La bonne traduction est « cursive », en français comme en anglais, encore que celui-ci utilise parfois draft script, ou esquisse, premier jet. Esthétiquement, ce terme est loin du compte. »
Calligraphie chinoise, l’art de l’écriture au pinceau, Lucien X. Polastron, Imprimerie nationale Éditions, 2020, broché, 300 pages, 23×32 cm, ISBN9782330129514, 49 €.